Une question de mort et de vie!

Chers lecteurs et lectrices,

En ce temps de Carême, nous vous invitons à réfléchir avec nous sur les effets du mystère de Pâques dans la vie concrète du quotidien, une réflexion qui pourra apporter un peu de lumière dans chacune de nos vies.

Pour participer à cette nouvelle expérience d’interaction, nous vous proposons de répondre, de façon brève, à l’une ou l’autre des questions suivantes :

• À la lumière de votre foi en Jésus Christ, reconnaissez-vous des passages de la mort à la résurrection autour de vous? Lesquels?

• Quels sont les effets concrets de votre foi en la mort et en la résurrection de Jésus Christ dans votre vie?

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Faites-nous part des sentiers qui sont les vôtres et de vos réflexions (en ajoutant un commentaire sous ce billet) d’ici le 27 avril prochain. N’hésitez pas à consulter le blogue régulièrement pour voir les commentaires des autres participants et participantes et y réagir, si vous le souhaitez. Nous attendons vos nombreuses réactions!

Notez que pour amorcer la discussion et en assurer le rythme, nous avons demandé à quelques personnes d’apporter leur contribution tout au long de l’exercice. Enfin, le numéro du journal du 13 avril prochain présentera un retour sur cette expérience d’interaction entre Sentierdefoi.info et ses lecteurs et lectrices.

Au plaisir de découvrir vos réflexions. Merci de votre participation.

Le comité éditorial du journal Web Sentiersdefoi.info

8 réponses à “Une question de mort et de vie!

  1. Gérard Laverdure

    Ma foi en Celui qui est la Résurrection et la Vie me donne du Souffle dans ma vie pour assumer le quotidien souvent raboteux, les nuits sombres, la suite de mon histoire et de celle du monde vraiment pas évidente. Je VOIS mieux la beauté du monde et des êtres et les artisans de paix, de dignité et de justice dans notre monde. Bref cela change mon regard et me donne de l’espérance surtout quand j’écoute les nouvelles…

  2. Gérard Laverdure

    Cette foi m’a vraiment aidé à traverser des «ravins de mort» comme dit le psaume: deux séparations douloureuses, une faillite et la perte de la maison paternelle qui a été ma référence affective pendant 50 ans pile. Il y avait une autre référence plus profonde. Et la dernière traversée, la mort de mon fils Philippe à 24 ans le 11 juillet 2007. Cancer des os. La plus dure et la plus lumineuse qui a duré un an. Les rapprochements qu’on a connu lui et moi sont indiscibles. La Vie qui a poussé sur cette «épisode douloureux» dans notre histoire et la lumière qui en est sorti pour nous de la famille… Il est survenu des résurrections tangibles suite à son passage…

  3. Quels sont les effets concrets de votre foi en la mort et en la résurrection de Jésus Christ dans votre vie?
    Je dois d’abord dire que la première conséquence pour moi de cette foi en la résurrection est anthropologique: croire que le Christ est ressuscité, cela entraîne une vision de la nature et de la destinée humaines: l’homme est fait pour l’amour, mais il est libre d’entrer ou non dans cette façon d’envisager la vie.
    De là découle tout le reste au plan concret: pour moi, tout humain est un frère, une sœur, avec toute sa dignité et le respect qui lui est dû. Les conséquences vont d’actions modestes mais bien concrètes au quotidien, jusqu’à une option sociopolitique bien ancrée à gauche.
    Théorique? Peut-être en apparence, mais cette façon de voir l’être humain conditionne bien des options de vie quotidienne.
    Fraternellement,
    Daniel

  4. Lydwine Olivier

    Et si c’était l’inverse ? Et si c’était dans ma vie que je lisais la mort et la résurrection du Christ ?
    Trouver le courage d’avancer quand l’autre vous quitte. Trouver la force de mettre au monde un enfant quand les généticiens vous brandissent le spectre de la malformation qu’il ne faut pas laisser vivre. Arriver à calmer la panique qui noie les yeux et les entrailles quand la mort de l’autre survient. Soulever le poids de l’impuissance face à la souffrance d’un enfant. Affronter l’insoutenable. Ces moments ne sont pas si fréquents…
    Mais quand ils arrivent, ils ont la force de cette vague qui déferle et emporte tout sur son passage : la routine rassurante, les douceurs quotidiennes qu’on avait presque fini par oublier tant leur présence était familière… Ces sourires qu’on ne voit plus à force d’habitude. Mais qu’est-ce que la vie sinon une somme de routines et d’habitudes ? Impossible de transformer chaque jour en un renouveau. La vie se charge en revanche d’apporter ces moments où le temps s’arrête. Le temps de la vie.
    Ces moments, ces instants ressemblent à des tonnerres, des éruptions, des lames de fonds, des ouragans. Qui dévastent. Qui broient. Qui assomment. Qui terrassent. C’est physique. Le corps en est ballotté, meurtri, fracassé qu’il est par les émotions, les tremblements, les pleurs, les cris, la stupeur, la peur. Le corps vit la mort. On dit corps et âme. C’est bien de ce corps-là dont il est question. Ce corps qui ne fait qu’un avec l’âme.
    Alors, au milieu de la dévastation, pointe un espoir. Qui prend la forme du sourire hésitant de l’enfant qui vous prend maladroitement dans ses bras. D’une proche qui vous prend doucement la main. D’un autre qui vous serre très fort. Ou de celle qui passe un coup de fil, pour s’assurer que vous tenez le coup. Ou qui passe le bout du nez pour vous faire un coucou. L’autre encore qui va venir, écouter, prendre un thé, un café, avec empathie et compassion.
    C’est là que la lueur d’espoir apparaît. Une minuscule lueur, ténue, fragile, insaisissable. Elle s’évanouit aussitôt, mais on l’a senti, on espère qu’elle reviendra. Le plus tôt possible. En attendant, on l’attend, c’est elle qui permet de trouver la force de continuer encore. De revivre petit à petit. À partir de ces riens apportés par les autres. Ces petits gestes routiniers qui disent que la vie revient, plus forte que la mort. En lieu et place de la mort.
    Et alors, un jour, on regarde en arrière le chemin parcouru. Et on sait. On a traversé. On sait qu’on est vivant.

  5. Sentiersdefoi.info

    Courriel reçu de M. Raoul Lincourt, le 25 mars :

    « Je suis engagé dans la promotion et l’expérimentation concrète d’ une Justice que l’on nomme réparatrice. Nous réunissons détenus, victimes et représentants de la société (RDV), dans une série de 7 à 8 soirées, en établissement pénitencier ou en communauté. Nous leur permettons de se parler, d’échanger, de se comprendre, et d’évacuer et de réparer d’énormes souffrances emmagasinées suite à de graves délits commis ou subis.

    Il se produit de véritables renaissances ou, si l’on veut, de petites résurrections à chaque fois. J’en suis un témoin ébahi à chaque fois. »

    Raoul

  6. Guy Lapointe

    À l’aube de Pâques : qu’est-ce qui me fait vivre?

    Je me pose souvent cette question qui devient vitale après tant d’années… Et il m’arrive de ne savoir que répondre. J’ai peur… parfois à en mourir.

    Que la vie vive; que l’espoir espère; que l’amour résiste à la petite mort; que la solidarité survive dans le désert; que la vie vive.

    C’est la curiosité qui me fait vivre et lever chaque matin, pour découvrir une nouvelle part d’inconnu dans la création, dans la nature humaine à travers de multiples chemins de la liberté. C’est aussi la curiosité qui m’aidera à mourir pour aller voir au-delà de la vie.

    À travers joies et difficultés, j’ai appris que Dieu tenait à moi et moi à Lui. On ne peut pas vivre si un nom ne chante pas en soi…

    Mais une autre question m’habite : que puis-je espérer? Dieu… La vie encore et toujours… l’Absolu à travers l’humain. Qu’est-ce qui me fait vivre? La vie elle-même! Le souvenir de cet homme Jésus que Dieu a pris au sérieux. Il l’a ressuscité.

    Ce qui me fait vivre, c’est le désir, à la suite de Jésus, de n’être enfin que vrai.

    Guy Lapointe

  7. Elaine Champagne

    Le passage de la mort à la résurrection est bien le grand Mystère, au cœur de la foi chrétienne. Or, la foi chrétienne est bien étonnante. Elle a quelque chose de paradoxal…

    Quand, dans ma vie, je réalise que je vis ou que j’ai vécu un passage vers plus de vie, vers plus de liberté profonde, vers plus d’authenticité, de vérité, alors je reconnais Celui qui nous précède. Je reconnais en moi et avec moi, en nous et avec nous, Celui qui est la Vie, qui est la Source de Vie, et qui nous mène à la Vie, vers Dieu, par l’Esprit. C’est Pâques.

    Quand je croise une personne qui sourit sur la rue, quand je suis témoin d’un geste d’entraide, d’une attitude de réconciliation, d’une ouverture sincère dans les relations interpersonnelles, alors je reconnais que la Vie prend le dessus, que Dieu habite nos rencontres, que le Christ se fait présent et que l’Esprit nous inspire. C’est Pâques.

    Mais quand je vois des situations apparemment sans issue, quand les souffrances dont je suis témoin se font trop grandes, quand je me vois pauvre et vulnérable, alors je mets encore mon espoir en Celui qui a vaincu la mort. Cela aussi, c’est Pâques.

    Avant même que la Vie ne se montre au jour, il est une lueur, jusqu’au plus profond des ténèbres; une main tendue; une larme essuyée. Et Pâques prend visage. Visage du frère ou de la sœur en humanité.

    Pâques, c’est la vie, là où l’on ne l’attendait pas, là où l’on ne l’attendait plus…

  8. France Laforge

    L’impact le plus important de ma foi en la mort et la résurrection de Jésus de Nazareth est sans doute ma conviction profonde qu’au cœur même des situations de mort, qu’elles soient individuelles, relationnelles ou collectives, la vie reste intacte dans son élan de vie, cherchant toujours à dépasser la mort. Cette espérance têtue et fidèle m’amène à regarder au-delà – en fait surtout au-dedans – des situations de mort ou de deuils, de souffrance, d’injustice, d’exclusion, de cassures relationnelles, et même au cœur de l’intolérable ou de l’incompréhensible, pour y lire un appel à faire surgir des forces de vie, de transformation, de retournement de situation, de solidarité surtout. C’est une foi qui m’accompagne partout, tenant bien vivante en moi l’indignation, l’éveil des sens du cœur et de l’esprit, pour me garder en action, avec les autres et avec l’Autre, sur des chemins qui pourront inventer le possible et provoquer le changement. C’est avant tout une question de regard. Qui a dit cela? « La mort n’est pas la mort; y’a plein de vie dedans. » (citation libre)

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